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Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina (2)

Aggiornamento: 17 apr 2020

Toi t'es enrhumé. Tu te réveilles la nuit avec le mal à la tète et le sens d'étouffement. Tu entends des bruits venir de la cuisine. Tu te lèves pour faire pipi et chercher des mouchoirs. Tu penses que tu dois substituer tes mouchoirs en papier avec des mouchoirs en tissus. Tu vas dans la cuisine. Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina est là, tout seul, triste, tète baissée, assis à côté de la fenêtre. Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina est mélancolique. Toi tu le comprends : personne à défenestrer, même pas l'ombre d'une révolution. Il n'a personne à prendre par les cheveux et jeter dehors qu'ils apprennent la force du peuple. Toi tu prends de l'eau tout discrètement, tu veux seulement boire et aller te remettre au lit. Tu ne veux pas réveiller les instincts révolutionnaires de ton occupant historique. Mais Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina croise ton regarde et te fixe avec de l'espoir dans les yeux. Tu sais ce qui veut dire: «...peut-être vous vous voulez être défenestré ? » Tu ne dis rien, mais dans ton silence il y a toute la réponse : «ô Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina, j'habite au rez de chaussée, vous le savez, et en plus je suis chauve. » T'éternues et tu renifles, il te regarde «...et vous êtes enrhumé et faible... comme ça, ça ne fait pas de sens.... même si le lancement par la fenêtre ne peut que faire du bien en cas de rhume forte, je peux vous assurer que... » Toi tu ne dis rien, tu hoches la tète, ses efforts pour défenestrer les gens te font de la tendresse : « Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina vous est gentil à vous inquiéter pour ma santé, mais vous savez comme se doit se passer pourquoi tout le monde ait de l'avantage. Il faut qu'au moins je fasse de la résistance symbolique, au mois qu'elle soit symbolique au même niveau du passage par la fenêtre-même-si-on-est-au-rez-de-chaussée. Et à ce moment il n'y a rien dans ma tête et je veux seulement me remettre au lit et espérer soit de m'endormir vite soit de m'évanouir. » Tu rentres dans ta chambre. Le Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina baisse la tète sur sa poitrine. Avant de disparaitre à nouveau dans la rhume nocturne et dans le sommeil, tu penses qu'il faut se tenir occupés, qu'il faut avoir des passions dans la vie et les poursuivre avec toute la force possible, qu'il ne faut pas renoncer et il ne faut pas se laisser prendre par la mélancolie la nuit. Mais la nuit, quand tout le monde dorme, il fait froid et il y a la rhume dans les os, c'est le pire moment pour les gens qui veulent renverser le pouvoir et rêvent des actes héroïques dont les livres garderons le souvenir. La nuit quand t'es Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina et t'habite dans la cuisine d'un homme chauve et enrhumé et sans parti ni idéologie ni pouvoir sur ce monde, c'est le pire moment. Même pas une guerre dans ce pays, même pas des combats des esprits, même pas des contrastes entre admirables orateurs. Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina réfléchit aux défaites sans combat, aux absences de défaites, à l'impossibilité de sa défaite, même pas la défaite il lui est permise. Enrico Matteo Comte de Thurn-Valsassina voudrait seulement disparaitre dans l'histoire.

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