top of page
Immagine del redattoreAlessandro

Journal du confinement. Jour 453

Je me suis surpri à observer le monde à travers ma fenêtre. Cette fenêtre me semblait être la surface qui me séparait de la vraie vie. J’ai pensé si cette fenêtre aurait été toujours là en guise de filtre avec le monde. Comme les séparateurs entre les pissoirs dans les toilettes publiques qui n’éliminent pas les bruits et les odeurs, mais donnent une fausse image d’intimité. J’en pouvais sentir l’odeur dans mes narines, comme quand tu sors dans la rue après et tu te regardes pour voir si t’es pissé sur le pantalon ou sur les chaussures. L’odeur persistent de pipi, m’a amené gentiment vers la pensée de la persistance de la condition humaine. Des siècles et des siècles et rien n’a changé. Est-ce que c’est ma faute ? Ou des politiciens ? Est-ce qu’on peut donner toujours la faute à quelqu’un d’autre, comme quand t’es nul au lit et tu dis que c’est le stress au bureau ? Rien ne change. Il y aura été un homme des cavernes qui aura dit à sa copine que c’est la faute aux dinosaures ? J'ai décidé qu'il faut désormais se renseigner et accepter que ce confinement sera indéterminé. J’ai décidé donc que j’arrêterai de compter les jours avec une séquence ordonnée, étant la séquence des chiffres totalement arbitraire quand la vie n’a aucun direction ni de sens et se répète et se répète, toujours et toujours. Faire comme si désormais c’est ça ma vie et rien d’autre. Mon destin est déterminé et je le vois défiler devant mes yeux, derrière ce vitre qui me sépare du monde. Moi je resterai seul à me sentir sensuels à chaque midi. J’aurais plusieurs fiancée virtuelles dont tirer l’inspiration, étant les souvenirs du passé désormais confondus avec les images sur l’écran. Jusqu’au moment que l’impuissance imposé par l’âge et l’ennui me vaincra. Je ne me sentirai plus sensuel. Il n’y aura que la mélancolie et les fiancées virtuelles pour lesquelles je ferais semblant d’être sensuel et toujours le même. Je me prendrai un chat sur lequel je déverserai mon besoin d’attention. Après un autre chat. Que ça fait deux chats. Un autre encore. Que ça veut dire trois chats. Est-ce que mes compétences en math me sauveront ? Est-ce que toute cette rationalité n’est pas une condamnation et il serait mieux que je suis plus tête en l’air et joyeux ? (Sage constatation, à réfléchir avant de me raser demain) Et puis j'aurais l’appartement plein de chats. Et je mourrai par toxoplasmose, car je n’arriverai pas à nettoyer toute leur caca. Ou bien je mourrai étouffé par le poil de chat, car je n’arriverai pas à me débarrasser de tout leur poil. Ou tous les chats monteront un complot féline silencieux contre moi, car n’importe quel chat est en train d’ourdir une conspiration dans le noir saches-le cher journal, et je mourrai. Je combattrai à coup de pipi avec mon voisin jusqu’au moment que notre prostate n’aura pris le contrôle et je mourrai. Je continuerai à essayer d’ignorer Pryzkowrniek et l’Haute-Savoie soviétique et cet habitant en particulier, dont désormais je pourrai dire le nom, car il ne fera plus aucune différence pour ma vie, et qu’il continuera à m’envoyer des paquets avec des bêtes mortes que j’enterrerai dans le jardin jusqu’au point qu’il n’y aura plus de tomates mais que des cadavres et je mourrai moi-aussi. Je continuerai à guetter la voisine du septième étage laquelle se révèlera d’incroyable longévité et coriacée comme la peau du cul d’un rhinocéros (je n’ai jamais été bon avec les métaphores et je continuerai à me pas l’être et je mourrai), au contraire de moi que je mourrai avant elle. Finalement je mourrai et rien et rien, ne pourra me sauver. Jusque-là, pour regarder ce film déjà vu et cette inexorable séquence de désastres et de chats et je mourrai, je devrai quand même me remplir le ventre. J’ai sorti mon carnet de la poche de mon pantalon de mon pyjama, car désormais je dors avec mon carnet pour être prêt si jamais des mots, qui peuvent me donner le sens de tout ça, tomberaient sur la page sans passer par ma tête compliquée et qui perd toujours le fil et fait plein de digressions comme par exemple si je commence à raconter de quand je me suis perdu au cirque et puis je continue à parler des oiseaux que j’ai vu vingt ans plus tard quand je suis tombé par terre ventre en l’air et perdre le sens et les lecteurs cher journal que je me suis accaparé avec autant de fatigue. Qu’est-ce que je voulais dire ? De qu’est-ce que j’étais en train de parler ? Oui je mourrai et j’ai noté : Pour garder la tête sur les épaules, jamais se lancer dans la vie, dans la mort, dans la révolution et dans une relation stable à ventre vide (Robespierre). J’ai alors préparé un œuf d’un kilo de pigeons sherpa géant himalayen à la coque avec deux toasts au jambon de chameau des alpes marocaines. Après je n’ai plus pensé à la mort ou aux chats pendant presque une heure. Cette heure a été la plus courte de ma vie. Acheter du PQ, des poulpes, du savon pour bien nettoyer la caca de chat et les vitres des fenêtres. Choses à faire : se méfier des chats. Oublier que je mourrai.


3 visualizzazioni0 commenti

Post recenti

Mostra tutti

Comments


bottom of page