top of page
Immagine del redattoreAlessandro

Journal de confinement. Jour 1958 (deuxième partie)

Aggiornamento: 8 dic 2020

J’étais encore par terre avec seulement mon slip. Je me suis levé le plus vite possible avec une main sur le dos et avec l’autre je me suis touché le menton. Un frisson a parcouru mon corps en pensant aux coups de genou de Milena et à notre relation pleine de passion. J’ai regardé ma main, qui était tachée de sang, et du sang commençait à couler de mon menton. La porte de la maison s’était fermée derrière moi, mes clés de réserve étaient cachées à l’extérieur dans le terrain derrière le pot du jardin commun et la chose à faire c’était de bloquer le sang avec ce que j’avais sous la main. Donc, je me suis vite enlevé le slip en restant à poil et j’ai commencé à essayer de bloquer les flots de sang qui tombaient par terre et sur le paquet devant ma porte. Entre temps je me demandais, quoi faire avec ce nouveau message symbolique venant de l’Haute-Savoie Soviétique ? Quoi faire avec ce chameau mort sur mon paillasson ? Je me suis dit que j’y allais penser après. Mais je me suis aussi dit qu’il fallait trouver une solution définitive. Pour l’instant j’ai pensé d’échanger les noms sur les boites aux lettres. Même si Arturo Perez Reverte, l’homme de la poste, est un type intelligent, peut-être si j’avais de la chance quelques paquets avec ces signes d’amour sous forme de bêtes mortes allait finir chez quelqu’un des voisins. Alors pour avoir les mains libres, pour passer à l’action, tout en gardant la partie centrale de mon slip où on met le paquet-couille sous mon menton pour bloquer le sang, j’ai tiré les extrémités de mon slip et j’en ai fait un nœud en haut de ma tête. J’ai changé vite les noms sur les boites aux lettres en laissant des traces de sang un peu partout que j’ai essayé de nettoyer en faisant glisser mes fesses sue les boites. C’était rafraichissant l’acier sur ma peu de fesses, même si grattait un peu. Mais je n’avais pas oublié la raison pour laquelle j’étais sorti. Même si j’étais à poil et blessé et avec mon slip sur la tête il fallait que je vérifie ce qui était arrivé. Pourquoi mon plan n'avait pas marché ? J’ai commencé à monter vite les escalier pour essayer de voir si quelqu’un des voisins était tombé, tout en faisant attention au fait qu’il y avait encore du savon partout et que je risquais moi-même de tomber. Donc, je me laissais glisser sur le palier d’une rampe à l’autre des escaliers et puis je montais les pas quatre à quatre en me tenant avec les mains à la rampe. Rien au premier, rien au deuxième, rien au troisième, rien de rien au quatrième, figure-toi, la vielle dame du quatrième était trop astucieuse pour se laisser faire. Je devais l’avoir compris désormais. J’y dois réfléchir. Trouver une solution plus efficace et subtile pour me débarrasser d’elle et occuper son appartement. Je ne peux pas m’empêcher de la détester avec son têtu attachement à la vie. Suis-je devenu trop insensible et misogyne ? Est-ce que je ne devrais pas m’approcher au monde avec plus d’indulgence et attendre que la nature fasse son cours ? Et si je mourrais moi avant, est-ce qu’elle va prendre mon appartement ? Est-ce que c’est une contre-stratégie ? Oui, ça doit être ça, c’est une technique de survivance par épuisement de l’adversaire. Elle a bien l’âge en effet pour connaître la guerre froide et son nom Enricketa Kurtzweiler von Würstelmainz pourrait bien être un camouflage des temps de l’Allemagne avant la chute du mur et de la Stasi. Oui, ça doit être ça. Et moi, moi je suis l’adversaire finalement. Encore une fois je suis l'adversaire. Est-ce que je serai toujours l'adversaire ?! Est-ce que c'est ça mon destin ?! Tout le monde complote contre moi, c’est moi l’adversaire et en plus je suis à poil dans les escaliers avec le slip sur la tête et blessé par la chute et la vie. Arrivé devant la porte de mon voisin lanceur de pipi, je me suis approché de son judas d’entrée pour essayer de regarder à l’intérieur. Rien de rien et le silence le plus absolu. Du sang a commencer à couler sur son paillasson. J’ai collé mon corps et mon oreille à la porte pour essayer de mieux écouter. D’un coup la porte s’est grande ouverte, moi j’ai fait un saut en arrière et le voisin et son fils, tous le deux avec un seau chacun, m’ont inondé de pipi, même pas le temps de les regarder dans les yeux que la porte s’est refermée et moi j’ai commencé à glisser en arrière et plus j’essayais d’arrêter ma chute plus mes pieds glissaient vers les escaliers. La pipi sur le savon qui restait de la nuit précédente faisait l’effet d’une piste glacée. J’ai attrapé la rampe des escaliers avec la main libre, comme dernier essai désespéré avant la chute, et ça tenait bien et je pensais de m’être sauvé juste avant la chute. Et dans ma tête j’ai commencé à exulter je t’encule, je t’encule ! Mais une porte s’est ouverte et quelqu’un a crié «Pervers !» et moi pour la pudeur, qui évidemment je découvre me caractériser (combien de choses on découvre sur soi-même quand on est à poil, chef journal !), j’ai laissé la main sur la rampe des escaliers et je me suis couvert mes parties génitales avec un mouvement rapide. Ma pudeur, si je réfléchis bien avec le recul propre à l’auto-analyse qu’on accompli en t’écrivant cher journal, déjà dans le passé m’avait conduit à la catastrophe. Mais ma chute irréfrénable commençait et dans ce microseconde avant de frapper tout mon corps partout pour les cinq étages que j’allais parcourir en roulant, j’ai eu une épiphanie sous forme d’un souvenir. C’était comme si le temps s’était arrêté et moi je roulais en arrière dans le passé, jusqu’à la première rencontre avec elle, Milena, femme, citoyenne, camarade de l’Haute-Savoie Soviétique. (continue)


8 visualizzazioni0 commenti

Post recenti

Mostra tutti

Comments


bottom of page